Dans le domaine des musiques actuelles, la réponse est partielle quant aux attentes suivantes :
– L’implication des populations dans la conception et la conduite des activités
– Le soutien et le développement des pratiques amateurs
– L’aide à l’émergence et à la professionnalisation
– Le soutien à l’innovation et à la diversité
– Le travail de découverte et de défrichage
– Le soutien aux initiatives locales
– L’action culturelle
En effet, ces attentes ne s’inscrivent pas, d’une part, dans la logique d’excellence et de rationalisation caractéristique de l’intervention publique et d’autre part, elles présentent un niveau de risque économique trop élevé avec des perspectives incertaines de profit.
Afin de pallier ces déficiences, une multitude d’initiatives privées se sont constituées, le plus souvent sur le terrain associatif, dans un espace intermédiaire entre le public administré et le privé marchand. Embarquées dans un processus de professionnalisation et de structuration, ces structures sont tributaires d’un développement fondé sur le partenariat avec différents types d’acteurs (publics ou privés, individuels ou collectifs) s’inscrivant dans un processus d’ajustement d’une filière professionnelle.
En outre, ces initiatives artistiques et culturelles souffrent d’un contexte politique et social inadapté et résistant au positionnement « hors-cadre » qu’elles revendiquent : un développement dans une économie non lucrative de marché, entretenant des relations avec le secteur privé marchand et assurant des missions de service public.
Même si l’environnement juridique et administratif ne condamne pas explicitement cette configuration, il ne la permet pas réellement dans la mesure où rien n’est aménagé pour faciliter sa mise en place. La question de la fiscalité des associations en est une parfaite illustration.
Attachées à leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics, tout en refusant de se plier aux règles de la rentabilité capitaliste des industries culturelles, les structures constituant cet espace intermédiaire et alternatif revendiquent et cherchent à stabiliser cette troisième voie de développement : des initiatives privées relevant d’une « économie non lucrative de marché», revendiquant une hybridation des financements (économie mixte associant un soutien des pouvoirs publics et des ressources propres provenant d’actes commerciaux) pour servir des activités d’ « utilité sociale » dans le champ du spectacle vivant des musiques actuelles.
Afin d’aller plus loin dans la professionnalisation et la reconnaissance de cette troisième voie de développement du secteur des musiques actuelles, la Fédurok et la Fédération des Scènes de Jazz et de Musiques Improvisées décident de proposer aux acteurs se reconnaissant dans ce champ un outil syndical. Au regard de la situation actuelle, celui-ci apparaît indispensable afin de permettre une représentation efficace et une voix homogène auprès des instances publiques et professionnelles par lesquelles les cadres juridiques et administratifs sont forgés. Actuellement, aucun organe représentatif du spectacle vivant des musiques actuelles ne représente et ne fait valoir cette troisième voie, qui est pourtant devenue une réalité incontournable du secteur.