Préambule

Créé en 2005, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) est le syndicat de la filière des musiques actuelles, aujourd’hui composé de près de 600 structures. Il représente ainsi des festivals, des salles de concerts, des producteurs de spectacles, des éditeurs et des producteurs phonographiques, des centres de formation, des radios, ainsi que des fédérations et réseaux.

Plus que dans d’autres domaines artistiques et culturels, le secteur des musiques actuelles s’est construit en grande partie dans une économie plurielle et une logique de professionnalisation. Cette multitude d’expériences s’est développée autour de la conviction qu’une autre manière de faire était possible, au carrefour des modèles des secteurs « public administré », « privé lucratif » et « associatif amateur ».

Le résultat de cette construction est une diversité de formes d’opérateurs, qui, dans leur logique de développement, font une place prépondérante à une éthique sociétale, qui ne se limite pas à la production, à la diffusion d’œuvres et à leur consommation.

Cette troisième voie a en outre permis de pallier la difficulté des institutions publiques ou des structures privées lucratives à apporter une réponse satisfaisante à toutes les attentes d’une société en mouvement, telles que :

  • L’implication des populations dans la conception et la conduite des activités culturelles et artistiques,
  • Le soutien et le développement des pratiques amateurs,
  • L’aide à l’émergence et à la professionnalisation,
  • Le soutien à l’innovation et à la diversité,
  • Le travail de découverte et de défrichage,
  • Le soutien aux initiatives locales,
  • L’engagement pour une société plus juste et responsable,
  • L’action culturelle en direction de populations très diverses.

Attachées à leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics, tout en refusant de se plier aux règles de la rentabilité capitaliste des industries culturelles et de la concentration économique qui caractérise malheureusement de plus en plus notre secteur d’activité, les structures constituant cet espace revendiquent et cherchent à stabiliser cette troisième voie de développement : des initiatives privées défendant un modèle sans finalité lucrative ou à lucrativité limitée et une hybridation des financements (économie mixte associant un soutien des pouvoirs publics et des ressources propres provenant d’actes commerciaux) pour servir des activités d’utilité sociale dans le secteur des musiques actuelles.

 

Les fondements éthiques du SMA

Les structures adhérentes au SMA se reconnaissent dans un corpus de valeurs et des principes auxquels elles sont attachées :

  • L’indépendance ou l’autonomie juridique,
  • La lucrativité limitée,
  • L’intérêt général et l’utilité sociale,
  • La mixité des ressources (pouvoirs publics, économiques, non monétaire…),
  • L’autonomie de gestion,
  • L’indépendance capitalistique,
  • L’ancrage territorial,
  • L’inscription dans un projet artistique et culturel,
  • La diversité culturelle et artistique,
  • La solidarité et la coopération,
  • L’innovation et l’émergence artistique,
  • L’égalité entre les personnes,
  • La recherche des bonnes pratiques en termes de développement durable,
  • Un rôle d’éducation, de formation et d’accompagnement,
  • La reconnaissance des Droits culturels,
  • La responsabilité sociétale.

Elles prennent en considération les caractéristiques des populations auxquelles elles s’adressent, pour atteindre un réel épanouissement des individus.

Elles veillent à garantir un juste équilibre entre initiatives privées et publiques et à privilégier tous les modes de concertation et de coopération utiles à la réalisation de projets bénéfiques aux publics des musiques actuelles.

 

La préservation de l’indépendance et de la diversité

Indépendantes et autonomes dans la conduite de leur projet artistique et culturel, les structures adhérentes du SMA défendent un modèle de gestion désintéressée et de « lucrativité limitée ».

La notion de lucrativité limitée est évaluée au regard de la part des bénéfices distribués aux associé·es sous forme de dividendes en rémunération du capital : celle-ci devant rester minoritaire, comme ça l’est précisé dans le règlement intérieur du syndicat.

Les adhérents du SMA œuvrent par ailleurs en faveur de la création, de l’émergence, de la découverte et du renouvellement des formes artistiques et des esthétiques, et ont pour objectif commun de préserver la diversité artistique et culturelle, en sortant donc d’une logique de profit uniquement.

 

La responsabilité sociétale

Les structures adhérentes du SMA sont conscientes des enjeux sociaux et sociétaux.

Elles s’engagent à œuvrer en faveur de l’intérêt général, en favorisant l’accès à la culture pour toutes et tous, en mettant en place des tarifs volontairement accessibles au plus grand nombre, des actions de prévention et de réduction des risques dans leur globalité, en se saisissant de problématiques fortes telles que l’égalité entre les personnes, la lutte contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles et plus généralement contre toutes les formes de discrimination, etc.

Elles questionnent enfin leur impact sur l’environnement et veillent à le limiter au maximum, notamment en privilégiant le tissu local et les circuits courts.

 

La solidarité et la coopération

Le SMA est un syndicat de filière qui regroupe donc différents types de structures, qui, si elles n’ont pas les mêmes activités, constituent toutefois les maillons indispensables et inséparables de la chaîne des musiques actuelles.

Il est donc nécessaire que les structures adhérentes du SMA veillent à coopérer et à bien travailler ensemble, dans une logique de solidarité, au national afin de porter une voix commune, mais aussi plus localement, sur les territoires.

A cet effet, les structures membres du SMA s’engagent à s’inscrire dans une démarche collective, basée sur l’entraide, le partage et le respect des parties prenantes, en développant les espaces de réflexions et d’échanges autour des problématiques communes et/ou en participant à la vie des réseaux, fédérations et syndicat.

 

Le respect des bonnes pratiques professionnelles

Les structures employeuses de l’économie sociale et solidaire rassemblées au sein du SMA s’engagent à être bien immatriculées auprès des caisses sociales correspondant à leur champ d’activité, à respecter la convention collective qui s’impose à elles et à disposer des moyens matériels leur permettant de respecter ces engagements, notamment en termes de recours à des compétences professionnelles.

Elles s’engagent aussi à faire en sorte que le salaire annuel de la personne percevant la rémunération la plus élevée pour son travail ne soit pas supérieur à 5 fois la rémunération annuelle du·de la salarié·e le·la moins bien payé·e de l’entreprise (ou 5 fois le salaire minimum de croissance si un·e seul·e salarié·e), salaire ramené sur la base d’un temps plein.

Enfin, et avant tout, elles font de la question des relations et des conditions de travail un enjeu majeur de leur structure.