L’annonce en plein festival d’Avignon, d’une baisse des subventions de 10 % pour le secteur culturel et artistique de la région Grand Est a provoqué une sidération des syndicats d’employeurs du spectacle vivant public. Elle fait suite à d’autres annonces dans d’autres régions, plus graves encore, qui inquiètent les professionnels que nous représentons.

L’USEP-SV et les organisations d’employeurs Grand-Est, après l’annonce estivale, a immédiatement sollicité Jean Rottner, Président de la région, afin de pouvoir le rencontrer et échanger suite à cette annonce ressentie comme brutale et, de par le fait, non concertée préalablement. Un rendez-vous récent s’est tenu avec le vice-Président. Les échanges courtois n’ont pas permis de faire évoluer la situation et la baisse annoncée en juillet est non seulement confirmée, mais potentiellement pérennisée.

Les organisations employeuses entendent rappeler publiquement qu’après plus de deux années de crises sanitaires, nous avions cru faire reconnaître auprès des partenaires publics le caractère essentiel de la culture. Les décisions ainsi annoncées tendent à démontrer le contraire. Si nul d’entre nous ne nie le contexte nouveau lié à la crise énergétique qui pèse sur tout le pays, et les collectivités territoriales au premier chef, nous ne saurions accepter de jouer la variable d’ajustements.

A cet égard, toute décision de baisse budgétaire provoque des effets pour l’ensemble de la chaîne du spectacle vivant : des programmations sont supprimées et génèrent des « économies » immédiates, mais l’emploi artistique et technique, non délocalisable, en pâtit immédiatement.

Dans le contexte de crise énergétique et d’inflation, cette décision de la région Grand Est aggrave l’économie de notre secteur, affaiblit les plus fragiles et renforce la fracture culturelle. Elle se cumulera aux effets des surcoûts, notamment énergétiques pour l’ensemble des lieux de diffusion (salles de spectacle, théâtres, opéras, festivals) et des hausses salariales que le contexte inflationniste amplifie. Nous estimons que ces mesures des collectivités territoriales ajoutées au contexte inflationniste et énergétique, contribueront à supprimer 1000 ETP par semestre. La responsabilité des élus sur la destruction d’emplois est donc pour le coup directe et massive.

Notre engagement de service public devrait conduire les élus à défendre les budgets de la culture au même titre que les budgets de l’éducation ou de la solidarité. La fragilisation de notre service public est une responsabilité lourde de sens, au moment où notre pays envoie 89 députés d’extrême droite à l’Assemblée nationale.

Nous ne cessons de le dire :
la culture, comme l’éducation, est une partie de la solution à la crise politique. Amputer ses budgets, c’est contribuer à l’amplification d’un risque majeur.

 

Pour le Syndeac en région, Laurence Méner
Nicolas Dubourg, président du Syndeac

Pour le SYNAVI en région, Cécile Gheerbrant, Hélène Lantz
Emmanuelle Gourvitch et Elsa Maupeu, coprésidentes du Synavi

Pour le PROFEDIM en région, Vincent Morel
Nicolas Bucher, président du PROFEDIM

Pour les Forces musicales en région, Florence Alibert
Aline SAM-GIAO, présidente des Forces Musicales

Pour le SNSP en région Christian Dufour
Frédéric Maurin, président du SNSP

Pour le Syndicat des Cirques et Compagnies de Création en région, Vincent Welter et Sarah Babani

Pour le Syndicat des musiques actuelles en région, Cédric Cheminaud et Tiphaine Gagne
Laurent Decès, président