Paris, le 7 avril 2020

 

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Culture,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Monsieur Jean Castex,

 

Nous sommes toutes et tous organisateurs de festivals de musiques actuelles regroupés au sein de notre organisation patronale : le SMA. La grande majorité de nos manifestations se déroule au printemps ou à l’été et devrait donc se tenir ces prochains mois.
Ces événements sont divers par leur taille, leur localisation, leur esthétique musicale, leur jauge, leur projet, etc. Toutefois, nous nous retrouvons tous autour des valeurs d’indépendance, de diversité, de non-lucrativité et d’ancrage territorial.
Cela implique un modèle économique complexe et fragile, dans lequel l’importante part d’autofinancement repose sur des taux de remplissage proches de 100% pour simplement atteindre l’équilibre budgétaire.

La crise sanitaire inédite que nous traversons aujourd’hui ajoute à la précarité de ce modèle des facteurs d’incertitude, et ce, alors même que nous sommes pris dans une course contre le temps : incertitude sur la faisabilité de nos événements et incertitude sur les mesures d’accompagnement de nos structures qui auront à subir les conséquences de cette crise.

Notre ambition est de pouvoir organiser nos événements, avec bien sûr, l’exigence et la responsabilité qu’impose une telle situation. D’abord pour les publics qui nous suivent fidèlement, et à qui nous devons une offre culturelle diverse, exigeante et qui se fonde sur des valeurs telles que l’émancipation, le vivre-ensemble, l’égalité, etc. Ensuite pour les artistes vis-à-vis desquels nous nous sommes engagés, et qui sont au cœur d’un écosystème impliquant de multiples métiers (labels, producteurs, tourneurs, éditeurs, etc.) pour lesquels les festivals sont devenus incontournables. Enfin, plus largement, pour l’ensemble des acteurs économiques dont l’activité est liée à la nôtre : prestataires techniques et sécurité, services d’hôtellerie et de restauration, mais aussi pour toutes les entreprises locales pour qui nos événements sont des sources de revenus incontournables sur le territoire.
Nous le réaffirmons clairement, cette ambition ne saurait être satisfaite qu’à condition que la situation sanitaire le permette et que nous soyons en mesure de garantir la santé et la protection des personnes sur nos sites.

Nous avons donc besoin de visibilité afin d’engager nos manifestations dans ce contexte international inédit. Nos festivals sont indépendants et un « faux pas » pourrait être fatal à l’existence-même de nos projets à l’avenir.

Afin de pouvoir agir à bon escient pour accueillir les parties impliquées (publics, artistes, salariés, prestataires, etc.) en cas de maintien avec de nouvelles normes sanitaires ou d’incapacité d’ouverture, nous vous demandons d’informer les organisateurs a minima 2 mois avant les manifestations.
Plus tôt seront prises vos décisions, moins préjudiciable cela sera.
Evidemment cette visibilité sera sans aucun doute soumise également à des critères en termes de jauges, de localisation géographique (selon les régions), et de caractéristiques (implantation extérieure/intérieure), etc.

Il est impératif de comprendre que les décisions que vous prendrez, dont nous mesurons le bien fondé et la complexité, sont capitales pour la survie de nos structures. Agir trop tard conduirait à une hécatombe, mais ne réagir que ponctuellement sans tenir compte des modifications qui vont impacter le secteur sur la durée serait également préjudiciable. Aussi nous prenons acte de la cellule d’accompagnement des festivals que vous mettez en place et souhaitons qu’elle puisse nous apporter des réponses précises, circonstanciées et suffisamment en amont de chaque festival.
Nous voulons en outre connaitre les garanties que le Gouvernement est prêt à nous apporter pour préserver le tissu des festivals français et ainsi une partie de notre chère exception culturelle française. En effet, même en cas de tenue, certains événements ne seront pas en mesure d’équilibrer leurs recettes (pertes de sponsors, mécènes, anxiété du public, etc.).

Nous tenons à insister sur l’indépendance de nos manifestations. Cela implique qu’en cas « d’accident », aucun groupe d’actionnaires ne sera en mesure de venir contribuer à notre pérennité. Nous serions alors en situation de faillite, et dans le secteur hyperconcurrentiel qu’est celui des festivals, il y a fort à parier que cela vienne encore un peu plus contribuer à renforcer la concentration et donc la standardisation de l’offre culturelle.
Aussi, nous appelons, comme nous l’avons déjà fait au sein-même de notre organisation, à une solidarité entre toutes les parties prenantes de notre secteur, afin qu’aucune entreprise ne soit victime de ce contexte.
Nous demandons enfin aux festivals qui font le choix de reporter leurs évènements dans le temps de porter une attention particulière aux projets qui se tiennent sur le même territoire à des dates similaires, dans une démarche concertée.

Sûrs de votre compréhension quant à nos enjeux et problématiques, nous demeurons, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de la Culture, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Monsieur Jean Castex, à votre disposition pour échanger avec vous très rapidement au vu de l’imminence de la saison des festivals ; même si nous avons bien conscience des innombrables urgences que vous avez à traiter étant donnée la situation actuelle de notre pays.

Festivals signataires : 

Africajarc
Astropolis
Atlantique Jazz Festival
Au Fil des Voix
Au Fil Du Son
Au Foin De La Rue
Avec le temps
Banzai Land
Bebop
Belle Ile On Air
Bien l’Bourgeon
Bonne Aventure
Bruisme
Cabaret Vert
Caravansérail
Catalpa
Celtes en Ouche
Chansons sans frontières
Charabia Festival
Charlie Jazz Festival
Chauffer dans la noirceur
Check In Party
Chinon en Jazz
Contrastes et Couleurs
Convergences
Couleurs urbaines
D’jazz à la Plage
D’jazz au Jardin
D’jazz dans la Ville
Décibulles
Désordre
Détonation
Détours de la Lumière
Détours du Monde
Différent toi-même
Dub Camp Festival
Ecaussystème
Eclat D’email Jazz Edition
Edition Festival
Encuentros
Ethereal Decibel Festival
Festival Convivencia
Festival Dancing People Don’t Die
Festival de la Paille
Festival de Poupet
Festival de Thau
Festival Invisible
Foreztival
Forward
GéNéRiQ
Hadra Trance festival
Hip Opsession
Hop Pop Hop
I’m from Rennes
Impetus
Jazz in Fougères
Jazz in Marciac
Jazz sur la Ville
Jour et Nuit
La 7ème Vague
La Caravane des possibles
La Fête
La Magnifique Society
La Poule des Champs
La Rue des artistes
Le Bon Air
Le Club prend l’Air
Le Loup Vert
Le Son de notre Canebière
Le South Vintage Festival
Les 3 éléphants
Les Apéros Klam
Les Authentiks
Les Embellies
Les Escales
Les Festives
Les Gueules de Bois
Les Guinguettes de l’Auzon
Les Indisciplinées
Les Nuits Secrètes
Les P’tits Bouchons
Les Primeurs de Castres
Les Primeurs de Massy
Les Rencontres Trans Musicales de Rennes
Les Rockomotives
Les Siestes Électroniques
Les Suds, à Arles
Les Transes Cévenoles
Les Z’Eclectiques
Less Playboy is more Cowboy
Lilenzik
Luciol in the sky
Macki Music Festival
Magic Bus
Magnétique Nord
Maintenant
Mardis Têtus
Marsatac
Médoc Sun Ska
Merci Bonsoir
Metal Sphere
Météo
MéTROPOLISME
Minuit avant la nuit
Mirélo
Musicalarue
Musique aux Jardins
Musiques Métisses
No Logo Festival
Nördik Impakt
O Grand R
Ouvre la Voix
Parenthèse Festival
Pause Guitare
Pelpass / Ind’hip’hop
Pelpass / Fanfar’o’doï
Pelpass / Paye Ton Noël
Pelpass Festival
Psymind Origins
Qui Sème Le Son
Reperkusound
Résonance
Riddim Collision
Rock in Opposition
Rock your Brain
Fest Roots’ergue
Festival Route du Rock
Rush Festival
Samba al Pais
Scopitone
Serr’Party
Slowfest
Soft’R Festival
Summer Vibration festival
SunnySide Festival
Terres du Son
Têtes de Jazz
This is not a love song
Tribu Festival
Un Bol d’Airs
Un singe en été
Woodstower
Zurban

 

Contact presse :
Aurélie Hannedouche – Déléguée générale du SMA – dg@sma-syndicat.org – 06 99 10 75 75

Créé en 2005, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) est une organisation d’employeurs aujourd’hui composée de plus de 430 structures de la filière des musiques actuelles. Il représente ainsi près de 150 festivals, des salles de concerts (dont la quasi-totalité des salles labellisées SMAC), des producteurs de spectacles, des labels, des centres de formation ou encore des radios, ainsi que des fédérations et réseaux. Ces entreprises indépendantes ont pour point commun d’œuvrer en faveur de l’intérêt général et de la diversité, notamment en soutenant l’expression des artistes et l’accès à la culture des populations. Le SMA a pour rôle de renseigner et conseiller ses membres en matière juridique, sociale et fiscale. Il les représente aussi dans les instances paritaires professionnelles, telles que le CNM, l’Afdas ou au sein des conventions collectives. Enfin, le SMA défend les intérêts du secteur des musiques actuelles auprès des pouvoirs publics pour une meilleure prise en compte.