Organisés par la DGCA (Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture), les 5 et 6 juin 2023, ces deux jours d’échanges et de réflexions ont été construits en partenariat avec le SMA et la FEDELIMA. Réunissant 60 personnes à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen), le but était de réinterroger ensemble le label, les missions et les moyens qui sont attribués aux SMAC et plus largement aux lieux de musiques actuelles.

Le label Scène de musiques actuelles (SMAC) est un label national, créé en 2010 et consolidé en 2017 (décret du 28 mars relatif aux labels et au conventionnement dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques). Au total, les 92 SMAC réparties sur l’ensemble du territoire proposent près de 6000 représentations publiques et fédèrent presque deux millions de spectateurs chaque année. Afin de partager réflexions et questionnements autour de l’évolution des Scènes de Musiques Actuelles (SMAC), ce temps de travail initié dans le cadre du GTMA (Groupe de Travail Musiques Actuelles) avait pour objectifs de poser collectivement un bilan du label SMAC, de questionner ses enjeux de service public, son rôle au sein de la filière et enfin de dessiner des perspectives face aux enjeux artistiques, culturels, sociaux et sociétaux.
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Au cours de ces deux jours ont été notamment organisés des temps en plénière et de nombreux ateliers, animés par Les ateliers du Lien.
Table ronde introductive : « Questionner et faire dialoguer autour des notions d’intérêt général et droits culturels » – Que met-on derrière ces notions ? Comment chacun les met en pratique et se les approprie ?
Intervenant·es :
– Jean-Christophe APLINCOURT, directeur de la SMAC Le 106 (Rouen – Normandie)
– Catherine BENGUIGUI, élue Culture à la Ville de La Rochelle et membre du conseil d’administration du CNM
– Jean-Damien COLLIN, intervenant culturel, ancien directeur des affaires culturelles de collectivité territoriale
– David DEMANGE, directeur de la SMAC La Rodia (Besançon)
– José SHANGU, artiste musicien
– Philippe TEILLET, maître de conférences en politiques culturelles à Sciences Po Grenoble – PACTE – CNRS
Modératrice : Patricia COLER, directrice de l’UFISC
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Les ateliers ont été travaillés à partir des constats abordés lors de la plénière ainsi que des droits culturels qui impliquent notamment une nouvelle relation au public, un nouveau rapport entre scène, activité culturelle et population. Ils embrassaient les thématiques de :
diversité et découverte,
création et parcours de l’artiste,
enjeux professionnels,
action culturelle
médiation et fréquentation.
Ces ateliers ont pu témoigner de la diversité des projets menés, de la capacité d’adaptation des lieux à leur territoire et du foisonnement d’idées et d’initiatives déjà déployées par les SMAC. Quantité de projets d’évolution et d’expérimentation ont également été évoqués mais un thème central s’est imposé, celui de la pérennité des moyens.
En effet, il ressort de ces 2 journées denses de réflexion un constat préoccupant. La plupart des SMAC ont pu alerter sur leur incapacité à continuer à mener à bien leurs missions, conformément au cahier des missions et des charges, faute de moyens suffisants. Certaines sont même dans des situations plus préoccupantes, contraintes de reconsidérer leur programmation a minima, voire de l’arrêter en 2024 et même pour certaines d’entre elles de procéder à des licenciements.
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Les participants en appellent donc à une révision de la dotation de l’Etat aux SMAC dont le plancher est aujourd’hui fixé à 100 000 € et qui, en cette période de forte inflation (des salaires, des cachets artistiques, de l’énergie, des prestataires, du matériel, etc.) ne permet plus de remplir les missions qui leur sont assignées de soutien à l’émergence, à la création, à la diversité et d’action culturelle avec les populations.
Ils demandent à ce que ce financement minimum soit réévalué à hauteur de 200 000 €.