COMMUNIQUÉ

Le 12 juin 2025

Communiqué de presse – Au terme de la concertation « festivals », les professionnels attendent des annonces concrètes et significatives pour soutenir les festivals

 

En janvier dernier, la DGCA – direction générale de la création artistique – du ministère de la Culture a ouvert un cycle de concertation dans l’objectif « d’analyser les défis actuels rencontrés par les festivals et de formuler des préconisations pour les aider à traverser cette période de turbulences, mais aussi à opérer des transformations plus structurelles afin d’assurer leur soutenabilité à plus long terme. »

En effet, le bilan de la saison 2024, mené conjointement par le ministère de la Culture, le CNM et les organisations professionnelles au rang desquelles le SMA « fait état d’une fragilisation économique croissante des acteurs festivaliers, malgré de bons niveaux de fréquentation. Les festivals s’interrogent sur leur avenir, tandis qu’ils sont de plus en plus impactés par les aléas climatiques. »

Depuis la mise en place de cette concertation en janvier, le SMA – au nom des quelques 210 festivals de musiques actuelles qu’il représente sur ses 600 adhérents – a activement pris part aux travaux, a remis des contributions et formulé des propositions.

En outre, les festivals adhérents du syndicat se sont réunis le 6 juin en vue de faire un point d’étape au début de la saison des festivals, il en ressort que celle-ci s’annonce à nouveau complexe :
– les habitudes des publics évoluent avec notamment des préventes de plus en plus tardives,
– la hausse des coûts se poursuit, notamment concernant les cachets artistiques des têtes d’affiche,
– les nouvelles dispositions conventionnelles des agents de sécurité (service minimum de 6 heures) vont venir peser encore davantage sur les dépenses,
– les ressources stagnent voire diminuent et notamment du côté des collectivités territoriales, de plus en plus exsangues : on assiste alors bel et bien à un effet ciseau, si bien que certains festivals affichant complets vont tout de même perdre de l’argent,
– enfin on note une concurrence de plus en plus marquée en période estivale des grandes enceintes (stades, Arenas, etc.) inexistante antérieurement.

Le déroulement des premiers festivals de l’année laisse ainsi craindre que le contexte ne soit guère meilleur que celui de 2024.

La concertation est arrivée à son terme ce mardi 10 juin et il est prévu qu’elle fasse l’objet d’une restitution publique de la part du ministère de la Culture en juillet 2025.
Aussi, fort de l’ensemble des échanges mais également du contexte de la saison des festivals qui s’ouvre, le SMA attend des propositions d’envergure de la part de la ministre de la Culture et plus largement du Gouvernement.

En ce sens, nous demandons que :

 les plafonds des taxes billetterie et streaming collectées par le CNM puissent être relevés afin que les moyens générés par la filière musicale jouent pleinement leur effet redistributif au profit des projets d’intérêt général. En effet, le plafond de la taxe billetterie est aujourd’hui plafonné à hauteur de 53M€ et celui de la taxe streaming à 18M€. Aussi, dès lors que ces maxima seront dépassés, les sommes supplémentaires collectées échapperont à la filière pour revenir au budget général de l’Etat. Nous attendons donc un engagement de la part du Gouvernement à ce que les plafonds de ces taxes soient respectivement relevés à concurrence de 65M€ et 25M€ dès la loi de finances 2026 afin de conforter la filière et notamment les festivals.

 une concertation s’ouvre avec les collectivités territoriales qui ont la charge des DSP – délégations de service public – des grandes enceintes, telles que les Arenas ou les stades. En effet, la concurrence entre celles-ci et les festivals est de plus en plus prégnante, aussi dans l’optique de la pérennité tant des uns que des autres, nous souhaitons qu’une discussion au sujet des contenus des DSP se tienne.

 le niveau de financements des festivals soit préservé dans la loi de finances 2026. La baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales porte déjà ses conséquences sur les festivals avec des moyens moindres alloués par leurs collectivités et de plus en plus de difficultés à obtenir des soutiens en industrie par ailleurs de la part de celles-ci. Aussi, nous demandons à ce que le soutien aux festivals soit préservé (programme 131) en 2026 mais aussi qu’il soit enfin versé au titre de 2025 : en effet, la plupart des festivals n’ont pas encore obtenu leurs aides par le ministère de la Culture cette année.

 la concertation en cours au sujet de la législation sonore propose un cadre sécurisé pour les festivals. Depuis la publication du décret relatif à la législation sonore en 2017, le cadre légal est inapplicable, aussi nous nous réjouissons que le Gouvernement ait consenti à revoir les termes actuels de la législation. Un groupe de travail est en cours avec les différents ministères concernés ainsi que les professionnels regroupés au sein d’AGI-SON. Nous appelons de nos vœux à ce qu’un cadre réaliste soit enfin trouvé à l’échéance fixée du 31 octobre.

La pérennité des festivals indépendants n’est pas inexorable, ils sont pourtant garants du soutien à l’émergence, du maillage territorial, de l’accessibilité et de la diversité artistique.
Nous comptons donc sur tout le soutien de la ministre de la Culture pour préserver tant notre exception que notre souveraineté culturelle.