20 Juillet 2020

Communiqué de presse

 

A l’occasion de la fête de la musique, les membres de Tous pour la musique ont dévoilé les résultats d’une étude confiée à EY relative à l’impact de la crise sanitaire sur la filière musicale. Au total, ce sont 4,5 milliards d’euros de manque à gagner pour la musique en France, soit 43% des revenus prévus en 2020 qui ont disparu. Plus de 15 000 spectacles ont été annulés ou reportés depuis le début de la crise. Pour le spectacle vivant, les pertes s’élèvent à 83% du chiffre d’affaires initialement prévu.

Face à l’ampleur du choc économique et aux conséquences dramatiques pour tous les professionnels de la musique, les membres de TPLM ont rendu publiques dix propositions à l’attention du Gouvernement. La première de ces propositions consistait en une demande de clarté et d’anticipation quant aux conditions de réouverture des salles de spectacle et d’autorisation des festivals, afin de répondre au besoin de visibilité de la filière musicale.

Un mois plus tard, force est de constater que cette demande reste vaine et toujours sans aucune réponse de la part du Gouvernement. Le décret n°2020-860 du 10 juillet 2020 n’apporte aucune précision quant aux règles applicables au-delà du 31 août.

Les professionnels du spectacle ont également formulé des propositions concrètes, dans le cadre d’un protocole de reprise sur le volet « accueil du public », qu’ils ont remis dès les premiers jours de juillet au Gouvernement, comme ils y avaient été invités.

Les entreprises de spectacle n’ont, à ce jour, toujours aucune visibilité sur une possible reprise de leur activité, entraînant de facto dans ce flou l’ensemble des salariés permanents et intermittents, et des professionnels avec lesquels ils travaillent.

La ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot, l’a souligné dès sa prise de fonction : le secteur est « terrassé ». Elle a affiché sa volonté de faire redémarrer très rapidement les théâtres, les salles de concerts « dans des conditions sanitaires compatibles avec des conditions économiques viables ». Les professionnels réunis au sein de l’association TPLM souhaitent vivement cette reprise, dans le respect des consignes et précautions sanitaires nouvelles.

Les entreprises ont besoin de perspectives aujourd’hui pour organiser la reprise de leur activité à partir de septembre : celle-ci nécessite du temps et ne peut se faire du jour au lendemain. Aussi, nous appelons à une clarification rapide des conditions et des délais de cette reprise des activités du spectacle.

Alors que le Président de la République appelait à une « refonte de l’ambition culturelle française », et intègre aujourd’hui la culture au plan de reconstruction de la France, il est plus que temps de donner une date et les conditions de la reprise pour un secteur essentiel à la culture française : le spectacle vivant. Sans reprise pour les entreprises, la relance ne sera qu’un vain mot.

« Les professionnels de la musique demeurent dans le flou total quant à la reprise des activités du spectacle vivant. Nous attendons des réponses et des clarifications sur les délais et les conditions de cette reprise à court et moyen termes. Il s’agit de pouvoir donner quelques perspectives à des milliers de salariés, intermittents et entreprises de notre secteur, aux artistes, auteurs et éditeurs privés de scène, donc de revenus, mais aussi au public qui reste dans l’incompréhension face à la non reprise des concerts. La relance du spectacle touche au cœur de notre diversité culturelle. »
Jean-Christophe Bourgeois, président de Tous Pour la Musique